samedi 11 juillet 2015

Iran Arménie Tbilissi

Lundi 13 avril 2015 : Bordeaux – Istanbul - Shiraz

Nous étions inscrites à ce voyage organisé par l'association Traverse depuis plus d'un an. Malgré quelques hésitations liées à l'actualité (notamment « Charlie » en Janvier), les indications du site du ministère des affaires étrangères déconseillant la visite de l'Iran, les remarques des amis ou famille en annonçant notre destination, nous bouclons nos valises sans trop d'inquiétude. Personnellement, mon angoisse viendra plus d'une infection dentaire déclarée la veille du départ avec visite chez le dentiste de garde et la prescription d'antibiotiques ! Avec Monique, nous descendons en voiture à Bordeaux et décidons de tester Tripndrive (parking gratuit avec navette pour l'aéroport + gain d'argent si la voiture est louée). Nous retrouvons le groupe constitué de 19 personnes et embarquons pour Istanbul puis Shiraz dans le sud-ouest de l'Iran (départ à 14H30 de Bordeaux et arrivée à 3H00 du matin à Shiraz avec 2H30 de décalage horaire). Avant de descendre de l'avion, les femmes mettent toutes leurs foulards obligatoires en Iran. Normalement nos visas devaient être prêts mais... nous remplissons des formulaires et attendons. 



A 4H15, nous passons la douane. Mohamed notre guide nous a rejoint. Le bus nous conduit à l'hôtel pour une courte nuit (coucher à 5H30 pour un lever à 9h !).

Mardi 14 avril : Shiraz
Shiraz, ancienne capitale de l'empire Perse, est aujourd'hui un centre culturel et artistique important. La ville est réputée pour ses fleurs. Nous le vérifions dès notre 1ère visite dans le jardin ou se trouve le tombeau du poète Hafez. Les iraniens vénèrent leur poète et cela se voit et s'entend à leur attitude près du tombeau. 
 De jeunes écoliers et écolières en uniforme sont présents : les filles portent le voile à partir de 9 ans. 

A la sortie du jardin, des enfants nous proposent contre quelques rials le tirage d'un petit papier par un oiseau pour prédire notre avenir. Tout n’est que poésie ici ! 
Nous nous rendons ensuite à pied à la mosquée. Les femmes, nous devons nous couvrir d'un autre voile ! L'intérieur est une mosaïque de miroirs. 
 
 
Nous déambulons ensuite dans un autre jardin (Baq-e-Eram). Les odeurs sont agréables Des iraniens nous accostent très gentiment et essaient d'échanger avec nous en français ou en anglais . Des couples sont installés à l'ombre et … à l'abri des bosquets. 
La pause déjeuner est bienvenue. Une soupe et un assortiment de viandes accompagné de riz constitueront comme bien souvent notre menu. C'est bon. 
Une petite sieste à l'hôtel et c'est reparti : nous longeons la citadelle, changeons de l'argent. Avec 140 euros, nous obtenons 5 millions de rials : le porte monnaie est un peu petit pour autant de billets. 

 Nous visitons ensuite la mosquée en rénovation : 48 piliers et mosaïques de fleurs.

Monique et moi dans une tenue peu habituelle devant la mosquée !
  
Minbar
La journée se termine avec la visite du bazar. C'est la même atmosphère qu'à Oman. Les vendeurs ne nous alpaguent pas, c'est tranquille et agréable. Tapis, bijoux..., petite cour intérieure avec dégustation d'un thé à la menthe. Sympa ! 

 
 



Mercredi 15 avril : Shiiraz – Persépolis -Jadz (460 kms)

Nous partons pour Persépolis , ancienne capitale de l'Empire Perse sous Darius 1er et suivants (VIème siècle av JC) et détruit par Alexandre le Grand en 331 av. JC. Le site est extraordinaire même pour la non-passionnée d'histoire que je suis ! Ce que nous voyons, c'est le Persepolis tel qu'il fut après sa destruction, car il ne fut jamais réoccupé. Le site est très bien conservé. 
Nous entrons par la porte des nations avec ses sculptures gigantesques de taureaux ailés à tête humaine. 


L'immense frise nous permet d'observer tous les détails des différents peuples apportant leurs offrandes au roi. Nous ferons la visite accompagnée de jeunes écolières. Une de leurs institutrices nous fera comprendre qu'elle porte le voile à contre-cœur !


 
 
Photo de groupe n°1 avec foulards
Pour l'anecdote, en 1971, le shah, alors au pouvoir en Iran, organisa des cérémonies fastueuses et … onéreuses (ce qui lui fut reproché) dont on voit les restes du campement.
Après quelques kms en bus, nous nous arrêtons pour voir 4 tombeaux dont celui de Darius. Certains datent d'avant JC et d'autres après (archéménites, hellinistes, sassanides : je m'y perds ! Heureusement ordre alphabétique = ordre chronologique sauf que Darius III après Xerxés...).
 
Nous retrouvons notre bus confortable pour nous diriger vers Parsagades et le tombeau de Cyrus. 


Notre chauffeur oublie de s'arrêter. 30 kms plus loin nous faisons ½ tour. Dès l'arrêt, je me précipite : sans Jacky, je faisais pipi dans … la salle de prières que de loin j'avais pris pour des toilettes !!!! Le tombeau est beaucoup moins impressionnant que ceux observés le matin.
Il nous reste ensuite 300 kms pour rejoindre Jazd. Nous faisons une pause photo devant une « glacière » en pisé, qui permettait de conserver la nourriture durant toute l'année malgré la chaleur de la saison chaude. 



La route est rectiligne au milieu d'un plateau désertique et rocailleux (brume de poussière et de pollution). Nous faisons un petit détour avant Yazd sous escorte policière car notre passage n'a pas été signalé et enregistré à une bifurcation ! Nous arrivons tard dans notre hôtel pour le dîner. Dans la chambre comme dans tous les hôtels en Iran, une flèche indique au plafond la direction de la Mecque pour la prière. Un Coran est également à notre disposition.
 Jeudi 16 avril : Yadz -Ispahan (270 kms)

A Yazd, une des villes les plus anciennes du monde, vit une petite communauté zoroastrienne. L'arrêt à une tour du silence (lieu ou étaient déposés jusqu'en 1975 les défunts) puis au temple du feu (avec une flamme sacrée qui brulerait sans interruption depuis l’an 470 ) nous permet de comprendre dans les grandes lignes cette religion antique monothéisme toujours vivante en Iran. 
« Le zoroastrisme fut la religion d'Etat depuis la grande époque de l'empire Perse (-651 av JC) jusqu'à la conquête arabe. La doctrine est fondée sur la bonne pensée, la bonne parole, la bonne action. 

Le Farvahar est placé sur tous les frontons des temples zoroastriens. 
Dans tous les temples zoroastriens, le feu brûle et ne doit jamais s’éteindre. Le zoroastrisme apparaît comme une philosophie de l’environnement avant l’heure puisque la propreté des éléments essentiels à la vie, à savoir l’air, l’eau, la terre et le feu, doit être assurée en tout temps »

Pendant qu'une partie du groupe achète des pâtisseries locales, l'autre découvre par hasard une salle ou se pratique le zourkhâneh (cf description de ce sport à Ispahan) avec en dessous une veille citerne. L'alimentation en eau de cette ville au milieu du désert est assurée par un système de canaux souterrains. 
Avant le déjeuner, nous visitons la mosquée du Vendredi du XIVeS avec son haut portail surmonté de 2 minarets. 


Il fait chaud mais la très jolie vieille ville dans laquelle nous déambulons l'après-midi avec ses dédales de ruelles et ses maisons construites en pisé garde une certaine fraicheur. Nous montons sur le toit d'un petit café pour avoir une vue plus générale de la ville mais aussi pour voir des cours intérieures avec jardinet et les «tours du vent» (hautes cheminées rectangulaires capturant l’air frais, lequel descend ensuite ventiler les foyers).


Alimentation en gaz
Nous reprenons le car pour rejoindre Ispahan avec une pause dans un super caravansérail et … de nouveau un ½ tour de 20 kms pour éviter une nouvelle escorte policière (contrôle de police obligatoire « raté »). 




Premières impressions nocturnes d'Ispahan : ville propre avec des magasins comme chez nous, femmes certes voilées mais au minimum et très bien habillées.


Vendredi 17 avril : Ispahan

Nous resterons 2 nuits à Ispahan car il y a beaucoup à faire dans cette merveilleuse ville. « Ispahan a été capitale de l'empire perse sous la dynastie des Safavides entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle - source Wikipédia ! » 
 
 
 


Nous partons dès 7H30 avec un arrêt rapide au pont Khaju pour être les premiers à se présenter à la mosquée du Vendredi, la plus grande d'Iran. Elle date du XIème siècle et pendant 6 siècles tous les styles se sont mélangés au gré des agrandissements ou des améliorations. Elle est magnifique et immense avec ses motifs sculptés, ses piliers, ses arches et voutes jamais identiques, ses mosaïques... 

A la sortie de la mosquée : chercher l'intrus !
Puis nous allons au jardin des 8 paradis avec le palais Hash Behest et ses belles et très fines peintures (fresques murales). Le palais fut construit au XVII siècle par les Safavides et détruits par les Kadjars (enfin si j'ai bien compris : les kadjars de toute façon sont toujours cités dans les destructions !!!). 
 
 Devant le palais, de jeunes iraniennes d'une école d'arts sont en plein travail … avec le sourire. A la sortie, Patrick prend le thé avec une famille s'installant pour un pique-nique. Les iraniens sont très accueillants avec une certaine douceur de vivre et se laissent facilement photographier (même si personnellement je n'arrive pas à « flasher » les gens !). 
 
 
Nous assistons ensuite à une démonstration de Zurkhaneh, le sport traditionnel iranien . C'est un mélange d'épreuves physiques et de souplesse au rythme du son d'un tambour et des incantations au prophète et à sa famille. Les sportifs soulèvent des massues ou des chaînes de poids variables, tournoient sur eux-même, font des pompes... Malgré la qualité du spectacle, avec la chaleur et la fatigue, nos yeux se ferment ! 
 
 
Le repas pris au milieu de familles iraniennes (nous sommes vendredi, jour férié) nous retape. Il le faut car, si la visite du quartier arménien est repoussée au lendemain (église fermée), notre journée est loin d'être terminée.
La visite du palais royal aux 40 colonnes (époque : sous Shah Abbas II, XVIIe Siècle) sera l'objet de quelques défoulements verbales en observant à l'extérieur des peintures de femmes dénudées ! 
 
 
Puis nous nous rendons à l'immense place royale de l'Iman, la plus grande place fermée du monde, délimitée par les mosquées, le bazar et le palais Ali Ghapou. 
 
 
Avant la visite de la petite mosquée, nous faisons une pause thé dans un sympa petit troquet dans le bazar.
Cette mosquée sans minaret et sans cour intérieure est composée d'une unique salle de prière tapissée de faïences bleues. Un rayon de lumière se reflétant sur la coupole laisse apparaître la queue d'un paon dont la figuration, comme celle de tout autre animal ou homme, est interdite dans une mosquée. 
 


Par petits groupes, nous déambulons ensuite tranquillement dans le bazar : achats de nougats, pistaches, gâteaux, observation de l'artisanat.



La pause à l'hôtel est bienvenue. Après le dîner, quelques membres du groupe se retrouvent pour découvrir les ponts  le soir. L'ambiance est agréable, les gens flânent, nous échangeons brièvement avec quelques iraniens qui ne demandent que ça.
 

Samedi 18 avril : Ipahan – Téhéran (460 kms)

Nous partons à pied de l'hôtel pour observer de jour cette fois le pont aux 33 arches.
 Nous avons ensuite un avant goût de l'Arménie avec la cathédrale Saint-Sauveur (construite entre 1655 et 1664, après que les Arméniens eurent été déportés sur Ispahan par le chah). Vue de la rue, la cathédrale a le même aspect qu'une mosquée si ce n'est la croix au sommet du dôme. L'intérieur est recouvert de fresques représentant les différentes scènes de la vie du Christ. Les illustrations sont très lisibles, les couleurs chatoyantes. Je révise mes connaissances de l'évangile !
 
 
 
Nous retournons sur la place royale pour visiter la grande mosquée. C'est impressionnant : mes yeux (et mon appareil photo) n'arrivent pas à tout voir.

 
Nous échangeons avec 2 mollahs qui défendent un Islam tolérant sans rapport avec le Daesh. 

 
Je commence à cerner un peu les différences entre les chiites et les sunnites. En un résumé très bref : la scission de ces deux courants de l’islam remonte à la mort du prophète Mahomet, en 632 pour une question de successions. Chez les sunnites (majoritaires), il n’y a pas d’intermédiaire entre le croyant et Allah, et l’imam est l'homme qui dirige la prière en commun . Les Chiites, emmenés par l'Iran, n'utilisent pas le terme Imam car il est réservé aux 12 descendants du prophète, qui ont eu pour mission l’interprétation du Coran. Le 1er d'entre eux est bien sûr Ali, cousin du prophète. Contrairement au sunnisme, le clergé chiite est donc très hiérarchisé. Moi qui m'interrogeait sur la différence entre Mollah et Iman : Mollah chiite et Imam sunnite sont équivalents ! Plus de détails sur Internet !!!!!
Notre guide dénigre facilement les religieux au pouvoir et nous dit qu'un bon nombre d'iraniens pense la même chose que lui. Quoi en penser ? Nous remarquons simplement dans les rues les nombreuses affiches avec l'ayatollah Khomeini ( a l'origine de la révolution islamique renversant le shah d'Iran en 1979) et Khamenei (son successeur en 1989 et actuel guide suprême – à ne pas confondre avec le président Rohani !) ainsi que des photos des martyrs de la guerre Iran-Irak.
Nous profitions d'une heure de temps libre pour déambuler de nouveau avec Monique dans le bazar. Nous retrouvons le groupe pour le déjeuner pris assis sur des tapis. 
Nous visitons ensuite le palais Ali Qapu. Pour accéder à la salle de musique au 6ème étage, nous devons monter des marches inégales. Nous découvrons une salle avec des alvéoles réalisées en stuc permettant la diffusion du son aux différents étages. Nous avons aussi une très belle vue de l'ensemble de la place royale.

Avant de quitter Ispahan, nous nous arrêtons chez l'inévitable marchand de tapis. Certains de ces tapis sont tissés entièrement en soie et recto-verso. Quelques membres sortent leur carte bleue ! (photo distributeur pour apprendre les chiffres arabes !!!)
 



Dimanche 19 avril : Téhéran

Ce n'est pas la grande forme en ce qui me concerne et visite de Téhéran en conséquence ! Musée archéologique, musée des verres et céramiques, puis du car nous percevons la circulation démentielle dans la ville. Les femmes dans les bus sont à l'arrière, non mélangés aux hommes (soi-disant pour éviter les harcèlements !). Patrick photographie sans faire attention des militaires. Mauvaise idée : ceux ci aussitôt nous arrêtent et montent dans le car pour nous rappeler que nous sommes dans un régime totalitaire (pas de conséquence pour nous les touristes, mais le guide se voit consigner ce fait ce qui pourrait lui poser des problèmes pour renouveler sa carte de guide). Depuis le début du séjour nous sommes agréablement surpris de pouvoir flâner sans avoir l'impression d'être surveillés. Mais quel est le rôle de l'aide chauffeur ? Nous ne le saurons pas !
 
 
Nous faisons ensuite une longue pause à la tour Azadi inaugurée en octobre 1971 pour la commémoration du 2500e anniversaire de l'Empire perse. 
Nous rejoignons la gare pour prendre le train de nuit direction Tabriz. Je prends une photo montrant qu'en Iran suivant le calendrier persan nous sommes le 30 janvier 1394 (passage à la nouvelle année au 1er jour du printemps). 

Nous sommes par compartiment de 4. Nous partons à 18H20 (belote pour certains, occupations diverses pour d'autres, dîner et … dodo) et arrivons à Tabriz à 7H00.


Lundi 20 avril : Tabriz

Dès notre arrivée, nous rejoignons dans un nouveau bus le village de Kandovan à environ 1H30 de Tabriz. Le site est semblable aux villages troglodytes de Cappadoce (en moins bien toutefois pour moi !)

 
Nous allons ensuite à l'hôtel à Tabriz pour déjeuner et pour récupérer avec une petite sieste avant la visite de la mosquée du XVeS (en partie détruite par un tremblement de terre) et un peu décevante par rapport à Ispahan. 
Nous avons de nouveau du temps libre pour nous égarer dans le bazar (immense : un des plus grands bazars couverts du monde). Monique et moi essayons au début de nous orienter mais nous abandonnons bien vite et marchons au hasard : bazar moins touristique (bijoux, épices, viandes, vaisselle, lessives, foulards, fruits et légumes...) et plus de femmes en noires avec le maghnaeh (foulard qui s'enfile sous forme de cagoule). 
Nous rejoignons la sortie sans problème (!!!) et trouvons après quelques difficultés un « café » pour prendre une boisson. Le car nous ramène à l'hôtel. Pour une fois nous sommes de bonne heure dans notre chambre !
Mardi 21 avril : Tabriz – Frontière arménienne – Goris (320 kms)



Nous quittons Tabriz à 7H30. Mohamed va nous quitter et nous chante une mélodie traditionnelle sur l'amour dans le bus. Nous traversons une très jolie chaîne montagneuse : roches marrons, puis du vert, du rouge (les coquelicots) et du blanc (sommets enneigés). Nous longeons une rivière marquant la frontière avec l'Azerbaïdjan.
Après un peu plus de 3 heures de route, nous nous arrêtons à la frontière à Norduz. Nous disons au revoir à Mohamed et passons à pied sur un pont la zone de no man’s land entre l'Iran et l'Arménie. Nous enlevons avec plaisir nos voiles (une du groupe s'en débarrasse un peu trop vite et se fait reprendre par le militaire iranien !!!).
Nous reculons nos montres d'une ½ heure. Nous sommes accueillis par Azniv notre guide et Spartak notre chauffeur. Le bus est moins confortable que les cars iraniens ! Azniv est l'opposé de Mohamed : maîtrise du français, volubile, avec énormément de connaissances et de passion pour son pays.
Nous prenons une petite route précédée d'une voiture pour nous guider car avec la fonte des neiges la route habituelle est coupée. L'Arménie est très montagneuse mais les paysages sont magnifiques. Pendant ces 4 jours, nous montons et descendons des cols et ne faisons pas d'excès de vitesse vu l'état des routes ! 
 
L'Arménie est indépendante depuis 1991 mais est en conflit avec deux de ces pays frontaliers : la Turquie qui n'a pas reconnu le génocide de 1915 et l'Azerbaïdjan qui revendique le Karabakh. 



Sur une population arménienne mondiale estimée à 11 millions de personnes, seuls 3,3 millions résident en Arménie. Les ressources naturelles sont faibles (énergie dépendant à 80% des russes et passant par la Géorgie), le pays est enclavé (frontières ouvertes uniquement avec Iran et Géorgie), les sites industriels datant de l'époque russe délabrés. Le pays est essentiellement agricole.  Malgré ou à cause de toutes ses difficultés, nous ressentons très fortement le sens de l'hospitalité des arméniens.Cela commence avec un excellent repas chez l'habitant : une multitude de petits plats (pas de riz mais du pain « lavash = fine feuille de pâte souple) et … d'alcool notamment l'eau de vie locale très appréciée par mes collègues de voyage (sous antibiotiques : je préfère m'abstenir !!!) et aussi par quelques iraniens n'hésitant pas à passer la frontière le week-end. 


Après avoir roulé tout l'après-midi, nous arrivons à Goris. Nous nous baladons accompagnés d'enfants.
 
 
Nous avons ensuite une explication détaillée de la fabrication de l'eau de vie de mûres avec bien sûr la dégustation. 

Chez l'habitant, autour du poêle , une discussion très intéressante s'engage sur la vie en Arménie : l'éducation, le service militaire (obligatoire et de 2 ans).... 
De nouveau , un très bon repas varié et équilibré nous est ensuite servi. Tout comme le midi et les repas à venir, nous avons au choix en entrée différents plats (feuilles de vignes, crudités, houmous...) 

puis le plat de viande en quantité accompagné de légumes farcis, et enfin un dessert aux framboises. Tous les plats froids ou chauds arrivant en même temps, il n'y a plus de place sur la table et ...dans mon estomac ! Le repas est suivi du discours du Tabada pour remercier nos hôtes (Hugues accomplit très bien cette tâche) et de quelques pas de danses.
Hugues : notre tabada
Azniv : notre guide













Mercredi 22 avril : Goris – Erevan (270 kms)

Nous partons visiter le monastère de Tatev( IX-XII ème s.) Malheureusement, nous sommes dans la brume. Cela donne une atmosphère très particulière. Nous montons en bus pour redescendre par le plus grand téléphérique en dénivelé du monde datant de 2010 : 11 mn de traversée, très belle vue du canyon parait-il !!!! 3 moines résident au monastère. Tatev signifie Dieu donne des ailes. 

 
Puis de nouveau le bus avant la pause déjeuner comme d'habitude chez l'habitant : nous mangeons dehors sous le soleil, quel contraste avec le brouillard et le froid du matin ! Nous nous arrêtons ensuite au monastère de Noravank (X-XIIème s.) après avoir emprunté une petite route au milieu d'un canyon de roches rouges. 

Azniv nous explique le tympan de l'église, les détails architecturaux notamment des khatchkar (« stèle en pierre de forme arquée ou rectangulaire sculptée d'une ou de plusieurs croix accompagnée souvent d'un décor ornemental» ) : je décroche ! 

Nous remontons dans le bus : les paysages sont toujours aussi variés et jolis (montagnes vertes aux sommets enneigés, cigognes, vergers en fleurs...). 
Nous nous arrêtons dans un autre monastère avec une vue sur le mont Aarat. 

Nous sommes aux frontières de l'Iran, de l'Azerbaïdjan et de la Turquie. Nous distinguons les barbelés et miradors délimitant les frontières. Nous arrivons assez tard à Erevan. Après le dîner, nous nous installons pour 2 nuits dans un hôtel très sympa, agréablement décorés avec des objets de l'artisanat arménien.

Jeudi 23 avril : Erevan

C'est une journée particulière car nous sommes à Erevan la veille des célébrations du centième anniversaire du génocide arménien. Demain, des chefs d'état (dont François Hollande) seront présents et la ville sera bouclée pour des raisons de sécurité. Azniv nous a remis un pin's « Myosotis », fleur choisie pour symboliser la commémoration du génocide. Le noir représente la période noire, le jaune les 12 provinces, le violet clair l'avenir et le violet foncé la religion actuelle. 
Après la visite d'une église, nous nous rendons à Etchmiadzine, ancienne capitale et siège de l'Eglise arménienne. « 95% des arméniens appartiennent à l'Eglise apostolique. Celle-ci s'est séparée des autres églises chrétiennes à la suite du concile de 451. Différence entre dogme chrétien et église apostolique : cette dernière réfute la double nature de Jésus (divine et humaine) et ne retient que la nature divine. Son chef suprême porte le titre de catholicos. Le titulaire actuel est Garéguine II, depuis 1999 ». 
 

Nous assistons en partie à une cérémonie dans la cathédrale avec une très belle chorale : nous ressentons l'émotion et la ferveur des arméniens. 
Puis sur le site de Zvartnots (cathédrale circulaire à 3 étages du VIIème s. mais effondrée lors du séisme du Xème s.), nous écoutons 2 chanteurs d'opéra. 

Après le repas dans un restaurant (des femmes derrière une vitre fabriquent le lavash), nous visitons l'institut des manuscrits anciens « Maténadaran ». 
Photo de groupe n° 2 sans foulard !
Plus de 14000 manuscrits anciens y sont conservés. Mais la guide du musée passe trop rapidement d'une salle à l'autre et avec la fatigue, chacun lutte comme il peut contre le sommeil ! Je retiens quand même que l'alphabet arménien comprend 36 puis 38 caractères. 
Nous poursuivons notre journée chez un luthier qui a inventé et fabriqué son propre instrument : des doudouk. Ce sont des sortes de flûtes sculptées dans du bois d'abricotier. Il nous explique dans son atelier la fabrication de cet instrument. Nous passons un moment agréable dans son jardin à déguster pâtisseries et fruits divers tout en souhaitant à Monique un bon anniversaire ! 
 
De retour à l'hôtel, certains repartent en métro à Erevan. Je préfère me reposer pensant participer à la marche prévue le soir pour la commémoration du génocide. Finalement nous renonçons et suivons les commémorations et le concert précédant la marche à la TV.

Vendredi 24 avril : Erevan – Lac Sevan – Haghbat (190 kms)

Nous quittons Erevan pour le nord du pays en direction du lac Sevan. Il a beaucoup neigé dans la nuit. Azniv nous dit que c'était la même chose il y a 100 ans ! Nous nous arrêtons pour ramasser une roche volcanique noire et brillante : l'obsidienne .Nous sommes à 2000 m d'altitude. La prochaine halte est au lac Sevan, l'un des plus vastes lacs d'altitude du monde. Une partie du groupe grimpe la centaine de marches enneigées et glissantes menant à 2 monastères. Cette balade dans la neige me fait du bien même si la tenue et les chaussures ne sont guère adaptées !
 
 

Nous rentrons dans 2 monastères : dans l'un d'entre eux, un khatchkar avec une présence humaine ce qui rare. 
Nous redescendons prudemment et retrouvons le reste du groupe regardant à la télé les retransmissions des commémorations à Erevan : beaucoup d'émotions. 

Nous faisons quelques emplettes dans un petit village et déjeunons de nouveau chez l'habitant : l'eau de vie de framboise est appréciée ! Nous nous arrêtons ensuite chez les molokans : environ 1000 habitants d'origine russe formant une communauté chrétienne et vivant de la terre en autarcie. Thé au samovar, petits gâteaux sont servis par une femme parlant comme la plupart des molokans en russe. Azniv nous traduit. 
 
Le dernier arrêt de la journée est au monastère de Haghbat (église cruciforme à coupole – X à XIIème s). L'hôtel est près du site. Ce sera notre dernière nuit en Arménie.
 
canalisations de gaz toutes extérieures !
Samedi 25 avril : Haghbat – Tbilisssi (130 kms)

Après 40 kms nous passons la frontière Arménie-Géorgie sans problème. Les paysages sont plus plats. A Tbilissi,nous retrouvons Lili guide Géorgienne qui avait accompagné une partie du groupe lors d'un précédent voyage. Elle nous conduit aussitôt dans un théâtre ou nous assistons à la dernière répétition d'un groupe folklorique professionnel : « Erisioni Georgian Tresure ». C'est absolument génial. Nous sommes dans une grande salle ou les danseurs et danseuses entrent et sortent de manière aérienne en nous frôlant. Vraiment un bon moment. 

 

Après avoir laissé nos bagages à l'hôtel, nous déambulons pendant environ 4 heures dans Tbilissi. La ville est très agréable avec une grande variété dans l'architecture et en ce samedi … un grand nombre de mariages ! 
  
 

Nous assistons aussi à une célébration cette fois ci orthodoxe ! Les gens sont debout et circulent derrière le pope et font le signe de croix à l'envers. Pour notre dernière soirée, Lili a réservé un dîner avec spectacle. Mais nous sommes fatigués, c'est très bruyant et … nous devons nous lever à 1H du matin !!!!

Dimanche 26 avril : Tbilissi – Istanbul - Bordeaux

La nuit a été ultra courte. A 1H 25, nous partons pour l'aéroport. Hugues a oublié son téléphone portable à l'hôtel. Azniv retourne en taxi le chercher et nous retrouve à l'aéroport. Nous lui disons au revoir et merci pour tout. Et … nous attendons car le vol a presque 3 heures de retard. Belote, sieste à même le sol : chacun tue le temps comme il peut. Nos mines sont défaites !!!! L'escale est ainsi moins longue à Istanbul. Nous arrivons à Bordeaux à l'heure prévue. Monique récupère sa voiture intacte (elle a été louée) et nous arrivons à Mesnard vers 18H (20H à Tbilissi). Et le lendemain le travail …. La reprise sera dure !





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