Sur les chemins de St Jacques : du Puy en Velay à Conques

Cette idée de marcher sur les chemins de St Jacques me trottait dans la tête depuis  pas mal de temps alors cette année, je pars avec Monique (nous allons essayer de ne pas nous perdre !). Merci à Louis qui nous a aidé à préparer ce "voyage".

Nous partons de la cathédrale du Puy en Velay après avoir assisté en partie (!) à la bénédiction des pèlerins.

 

Nous avons de la chance car après une semaine de canicule, nous  profitons pour cette 1ère étape entre le Puy et St Privat (23 km) d'un temps très agréable pour marcher. J'ai pesé mon sac à dos avant de partir : environ 6 kgs auxquels il faut rajouter l'eau et le pique-nique. C'est lourd même avec l'aide des bâtons (ou bourdons !!!).

Tout au long de ces 9 jours, nous suivons les marques rouge et blanche du GR 65. Nous sommes encore loin de St Jacques ! Nous visitons de nombreuses églises (ici la chapelle St Roch à Montbonnet).

Dès le 2ème jour,  nous nous ... égarons ! Nous avons suivi l'ancien GR mais nous ne sommes pas les seuls (n'est ce pas les bretons !). Nous arrivons quand même à Monistrol d'Allier. La montée vers Montaure ne nous pose aucun problème ... contrairement aux autres randonneurs ! Sur le chemin, nous avons en effet des échanges  et passons des moments sympathiques avec les autres marcheurs que nous retrouvons le soir dans les gites ou ... les cafés !

Après 18 km (petite étape), nous arrivons à Saugues. C'est ici qu'a  sévi la bête du Gévaudan de 1764 à 1767 !

Mon appareil photo tombe en panne. Donc les photos suivantes seront celles de Monique.

 Au 3ème jour de marche (19 km), les courbatures sont là et en ce qui me concerne apparaissent les 1ères ampoules ! Les paysages sont très variés depuis le départ. Nous arrivons au gite du Sauvage en pleine nature. Ce soir, nous "parfumons" notre chambre de "clako punaises". Ces petites bêtes envahissent en effet les hébergements. Dans certains gites, on nous donne de grands sacs poubelles pour enfermer le sac à dos afin d'éviter l'intrusion et la propagation.

Nous quittons le Sauvage pour nous diriger vers Amont Aubrac. C'est notre plus grande étape depuis le Puy (27 km). Nous partons le matin vers 7-8  heures pour profiter des belles lumières du matin et éviter la chaleur de l'après midi. Journée type : petit déjeuner vers 7 heures (nous achetons la veille ce dont nous avons besoin), banane à 11 h, pique-nique vers 13h, douche à l'arrivée (entre 15 et 17 heures suivant les étapes),  lessive, boisson fraiche pour récupérer et dîner en "ville" (sauf au Sauvage ou nous avons partagé les pâtes avec M-Laure et Anne).

Nous traversons aussi de charmants villages tout en pierre (ici Les Estrets)

 

 A Aumont Aubrac, nous quittons nos habituelles co-locataires pour passer la nuit chez Michel et M-Jo à Rieurtort de Randon. Le lendemain, nous découvrons l'Aubrac. M-Jo nous accompagne. J'aime beaucoup ces paysages dénudés avec les petits murets de pierres et ... les vaches (les reines aux yeux noirs). 

 Après 27 kms,  Michel nous retrouve à Nasbinals. Nous dînons dans un ancien buron (abri de pierre recouvert de lauzes ou le berger fabriquait le fromage et gardait les troupeaux) et goutons la spécialité locale : l'aligot (purée au fromage).

Nous sommes déjà au 6ème jour de marche. Notre corps s'habitue progressivement : le sac paraît moins lourd qu'au départ. Par contre, l'état de mes pieds se dégrade ! Si le côté religieux n'est pas pour moi l'aspect important sur ce chemin, cela ne m'empêche pas d'apprécier toutes les petites églises romanes et de vivre pleinement ces bons moments.

Cette étape entre Nasbinals et St Chély d'Aubrac (19 km) s'effectue en grande partie sous la pluie ! Le soir, nous profitons du marché des producteurs du pays pour dîner sur la place du village.

Jour 7 : St Chély - Espalion (24 km). Nous apprécions le très beau village de St Côme d'Olt. Nous pique niquons devant l'église et son clocher "tordu".

Espalion est une grande ville avec plus de 4000 habitants ! Nous en profitons pour assister à un agréable concert .

Plus que 2 jours de marche. Nous quittons Espalion et découvrons la magnifique église St Pierre en grès rose. Nous arrivons ensuite à Estaing. Il est vraiment plaisant d'aborder progressivement Estaing (ou Conques le lendemain) à pied plutôt qu'en voiture. Les sensations ne sont pas les mêmes !

Nous arrivons bien fatiguées à Golinhac (de nouveau étape de 27 km). Nos habituelles compagnes de gites ne logent pas au même endroit ou se sont arrêtées avant nous. Mais le dîner se déroule dans une très bonne ambiance avec d'autres pèlerins d'âges variés (ils ne connaissent pas tous la pub Boldoflorine affichée dans le restaurant !)
Ca y est : nous sommes arrivées au bout de notre randonnée. Une dernière étape de 21 km nous permet de rejoindre Conques. Nous avons parcouru en tout un peu plus de 200 km. Mes pieds sont en feu mais je suis prête à continuer le chemin une autre année. L'ambiance, les rencontres, la nature, la marche, l'effort physique ... : tout concourt à un certain bien être difficilement explicable (comme mes séjours dans le désert !).

Nous logeons à l'abbaye et sommes accueillies par des bénévoles. Le dîner se déroule dans un grand réfectoire avec ceux qui s'arrêtent, ceux qui commencent ou ceux qui continuent le chemin ! 

Nous avons bien sûr visiter l'abbatiale romane Ste Foy avec ses célèbres vitraux de Pierre Soulages (en fait impressionnant uniquement le soir avec les changements de couleur) et le tympan du jugement dernier.

Dernière image du chemin quelque part entre Le Puy et Conques !!!!

"Ce n'est pas le chemin qui est difficile,

c'est le difficile qui est le chemin"

Simone Weil