vendredi 17 août 2012

Sur les Chemins de St Jacques : Moissac - Argagnon

Mardi 24 juillet
Nous repartons avec Monique pour un 3ème été consécutif sur les chemins de St Jacques Nous rejoignons Moissac, lieu de notre arrivée l'an dernier, en train . Pour cette 1ère nuit, nous délaissons l'ancien carmel pour loger dans le gîte des étoiles (excellent accueil et dîner). 

Mercredi  25 juillet : Moissac – Auvillar (20,5 kms)
1er jour de marche: il est 8h moins 15 lorsque nous quittons Moissac sous le soleil. 
Nous décidons de suivre le GR et  de ne pas prendre dès le départ la variante (raccourci) longeant le canal latéral de la Garonne. Nous suivons ainsi le chemin des crêtes : belle vue sur le Tarn et la Garonne, beaucoup de brugnons, pêches, prunes. Première matinée de marche agréable : un grand ciel bleu et il ne fait pas trop chaud.
 
Nous rejoignons le chemin de halage longeant le canal, observons le passage des écluses avant de faire une bonne pause pique-nique à l'ombre. 
Le début d'a.midi est plus pénible : nous marchons le long d'une route non ombragée et il fait chaud. 
Une pause au frais à l'église d'Espalais nous retape. Cette année les églises seront un havre de fraîcheur ! Après une dernière montée, nous arrivons à Auvillar. Nous nous installons au gîte communal très bien aménagé. Nous déambulons ensuite dans le très beau village d'Auvillar avec sur la place centrale la halle aux grains circulaire, un peu plus loin la tour de l'horloge, la place du château avec une belle vue sur la Garonne...1ère bière des vacances et dîner au restaurant.
 


Jeudi 26 juillet : Auvillar – Castet-Arrouy (21,8kms)
Nous partons dès 7H15 car la journée s'annonce très chaude. Sur la route, au milieu des champs de Tournesol, nous échangeons avec une jeune randonneuse sur la pédagogie Montessorie. Elle est partie du Puy et compte bien arriver à St Jacques. 
Nous rencontrerons toutefois plus de randonneurs, qui, comme nous, font des tronçons du chemin sur plusieurs années. Nous traversons le petit village de St Antoine avec sa rue, son épicerie-bar (courses pour le déjeuner : choix restreint !). 
A Flamarens, nous sommes surprises par l'église, en bon état de l'extérieur mais en ruine à l'intérieur. Pause oeuf dur (le petit creux de 11 heures !) avant de repartir sur la route (et un peu de chemin) jusqu'à Miradoux.

Toujours beaucoup de tournesols :
certains s'amusent à laisser des messages sur les fleurs 
Au « Casino » du village, nous retrouvons 2 garçons croisés sur les chemins l'an dernier ! Nous pique-niquons sous les Halls. Heureusement, il ne nous reste plus que 5 kms jusqu'à Castet-Arrouy car il fait très chaud. 
Encore des tournesols : mais c'est très photogénique.
La douche à l'arrivée est vraiment la bienvenue. La bière prise à l'ombre du café-restaurant est l'occasion d'un cours de Smiley sur les téléphones portables par 4 jeunes adolescentes marchant sur les chemins avec leurs parents. Tous les randonneurs se retrouvent le soir pour le dîner.  En fait : 2 groupes de 8 qui nous accompagnent depuis Moissac ( les ados  avec leurs parents + une famille super organisée avec Louise 1an, ses parents et grands parents !). Nous goûtons à l'armagnac produit localement et offert gentiment par le restaurateur avant un dernier tour du village.
Vendredi 27 juillet : Caster-Arrouy  -  Marsolan (19 kms)
Nuit nullement réparatrice : il a fait trop chaud !!!! Les 10 premiers kms nous permettant de rejoindre Lectoure sont agréables : nous marchons à travers des champs (plantations d'ails, de melons), un petit bois. 

le Gers est le 1er producteur d'ail français



A Lectoure, nous laissons avec plaisir nos sacs à l'office de tourisme (même contenu et même économie de poids que l'an dernier : au moins il n'y a pas trop à réfléchir pour faire ses bagages !!!). 
C'est le marché. Pause à un café, réservation du gîte pour le soir (cette année, nous réservons la veille ou le matin et nous n'aurons aucun problème pour nous loger), quelques courses au marché, visite de la cathédrale et d'une soi-disant expo photos et c'est reparti … dans le mauvais sens ! Demi-tour et nous quittons Lectoure par une petite rue en pente bien sympathique. 
Pique-nique habituel (tomate jambon fruit), sieste (c'est possible cette année : pas de pluie, au contraire il fait chaud) et une heure de marche pour gagner Marsolan.
Après avoir visité l'église, nous téléphonons au Radha Yoga Center (logement hors GR). L'anglais qui restaure depuis 6 ans le site vient nous chercher mais... ne parle pas français. C'est donc un couple de Québecois qui nous accueille.  Après bière, douche, lessive (comme tous les soirs), nous nous installons dans un tipi. 
Très bon dîner végétarien (normal dans un yoga center !) avant de passer la nuit dans une très confortable chambre : nous ne dormirons en effet pas dans le tipi car l'orage gronde !!!! 

Samedi 28 juillet : Marsolan - Condom (26 kms)
Pour la première fois, le temps est grisâtre et la température fraiche. Le terrain est vallonné. Les cultures de maïs, tournesol et céréales donnent une jolie  alternance de couleurs vertes, jaunes et ocres. 
 
Après 10 kms, nous arrivons à la Romieu.  Nous prenons le temps de visiter le cloître, l'église et d'emprunter les escaliers des 2 tours pour avoir une belle vue et pour accéder à la toiture de l’église. L'escalier à double révolution autour d’un noyau central de la tour carrée a la même architecture que celui du château de Chambord vu 10 jours plutôt en famille ! 
 

Un diaporama nous a présenté l'histoire de la collégiale de Romieu mais j'ai plus retenu l'anecdote d'Angéline qui a gardé 2 chats pendant la famine (les habitants de LA ROMIEU n'avaient plus rien à se mettre sous la dent et mangèrent alors les chats) et qui ensuite les a relâchés avec ses petits sauvant ainsi la ville de l'invasion des rats. Je comprends mieux ainsi la présence de sculptures de chats autour de la place.
La suite de la matinée est agréable : alternance de chemins et de routes, passage devant un lac... 
Nous nous arrêtons pique-niquer peu avant Condom. Nous avons réservé à l'ancien Carmel à la sortie de la ville. En fait  logent ici à l'année quelques personnes âgées ou en difficultés et temporairement les pèlerins ou comme ce soir les invités d'un mariage. Nous mangeons au dîner les restes du mariage (paella) avec quelques résidents, une randonneuse allemande et une jeune vendéenne bénévole. Nous avons parcouru auparavant les quelques rues piétonnes de la ville, avons visité la cathédrale et revu Chloé, la jeune randonneuse « Montessorie » avec sa maman qui l'a rejointe pour 3 semaines. 

C'est aussi ça le chemin : on se parle, se revoit ou pas quelques heures ou quelques jours plus tard. Ces rencontres, certes éphémères, sont toujours sympathiques. Cette journée se termine par une petite balade dans le jardin tenu par les résidents du Carmel et par quelques accords de guitare de Monique.

Dimanche 29 juillet : Condom - Lamothe (26 kms)
Photos originales en quittant Condom !
 
Le matin, nous essayons plusieurs fois de réserver le gite de Lamothe : pas de réponse. Nous marchons jusqu'à Montréal Du Gers. L'hôtesse de l'office de tourisme parvient à joindre le responsable du gite et réserve pour nous avec toutefois des problèmes de compréhension Nous comprendrons le soir pourquoi !!!! Nous visitons la ville (maisons médiévales, petite place centrale sympathique) et j'envoie une carte à … Montréal.
 

Après la pause pique nique et la sieste pour Monique (pour moi, lecture de l'Équipe : les JO sont commencés !), nous reprenons le chemin. Il nous reste 9 kms pour rejoindre Lamothe. Journée de marche agréable : peu de route, le maïs et les vignes prennent progressivement la place des tournesols, une météo idéale (beau ciel bleu sans qu'il fasse trop chaud) mais … ma 1ère ampoule !

L'accueil au gîte de Lamothe est … surprenant ! Le gîte est tenu par un allemand disons « spécial » mais faisant une excellente cuisine ! Nous sommes heureusement avec une hollandaise et un couple français. Après le dîner comme chaque soir, nous faisons notre petite balade autour du gite. Retour en musique !

Lundi 30 juillet : Lamothe – Nogaro (27 kms)
Notre hôte est toujours aussi peu causant ! Le matin, le GR est très facile et ombragé car il suit la trace d'une ancienne voie ferrée. Après le ravitaillement à Eauze (capitale de l'Armagnac et maisons à colombage), nous longeons beaucoup de champs de maïs et de vignobles. Nous déjeunons à côté d'un petit étang avant de parcourir les 8 derniers kms pour gagner Nogaro.
 
 
 Le gîte est un peu à l'écart. Il est tenu par des bénévoles d'une association de randonneurs et cyclistes. Nous y retrouvons Margot la hollandaise. Courses pour le lendemain, visite de l'église, bière, et dîner pizza occupent notre fin de journée. 
Le monde est petit car au restaurant, nous parlons avec nos voisins de table  : la femme se trouve être la sœur d'un collègue de travail !

Mardi 31 juillet : Nogaro – Aire sur L'Adour (28 kms)
Lever à 6 heures (eh oui : nous sommes en vacances !!!!) pour une journée de marche sans traverser aucun village.
 
Nos premiers pas s'effectuent dans une petite forêt puis nous cheminons le long des champs de maïs (une randonneuse nous explique la castration des maïs). Les paysages sont plus monotones que les jours précédents. Après le pique-nique près d'une ancienne voie ferrée, nous suivons une longue ligne droite pour arriver à Barcelonne du Gers. Il fait chaud : la pause rafraichissante à l'église avant les 2 derniers kms est la bienvenue !
Nous quittons le Gers pour les Landes et arrivons à Aire sur l'Adour. Nous nous renseignons à l'office de tourisme puis à la poste (guichet SNCF) pour notre retour en Vendée avant de nous installer dans le gîte d'Aire sur l'Adour tenu par Jean-Michel. L'accueil est excellent. Des affiches avec les témoignages de pèlerins tapissent les murs. Puis nous voulons profiter de la ville (ancienne cité romaine) mais en fait peu d'animations : nous sommes seules dans notre bar à siroter notre bière avant de trouver une pizzeria pour dîner.

Mercredi 1er août : Air sur l'Adour – Pimbo (26,5 kms)
Beaucoup de bitume, des champs de maïs limitant la vue, un terrain extra plat : la journée de marche ne présente pas beaucoup d'intérêt. En fait, nous programmons la fin de notre séjour (réservation des 2 dernières nuits + renseignements pour retour en car sur Orthez). Nous marchons d'un bon pas et nous croisons le même homme que la veille. Interrogations : il récupère une mobylette mais comment nous redouble t-il ? La pause déjeuner cette fois ci est près d'une église avec une table et un banc super confortable pour ma sieste !  Nous disons au revoir au couple rencontré pour la première fois chez Fritz à Lamothe. Nous arrivons à Pimbo vers 16H.
Le gite communal est dans un ancien presbytère avec une terrasse et vue sur les collines avoisinantes. Nous faisons la connaissance d'un nouveau couple avec qui nous partageons les pâtes-sauce bolognaise cuites par nos soins (la seule fois où nous ferons la cuisine : heureusement car je m'asperge de sauce !!!!).  Petite balade ensuite autour des quelques maisons du village.

Jeudi 2 août : Pimbo – Pomps (26,5 kms)
Le terrain est plus vallonné mais toujours beaucoup de goudron. Pas grave : nous prenons trois raccourcis (dont l'un nous évitant une côte très raide) grâce au boulanger d'Arzacq-Arraziguet et plus loin un monsieur en voiture. Les autres randonneurs n'auront pas la même chance ! 
Nous faisons notre pause déjeuner-sieste sur la pelouse à côté de l'église d'Uzan. 
Le gîte de Pomps est en fait dans le même bâtiment que la salle polyvalente. Les bancs des vestiaires constituent une grande table de nuit et les douches arbitres sont bien appréciées ! Nous dînons au gîte avec 8 autres randonneurs (dont le couple de  la veille). Nous échangeons dehors autour des tables de pique-nique sur l'évolution de notre planète terre !!!!

Vendredi 3 aôut : Pomps – Argagnon  (16,8 kms)
Petite étape pour notre dernière journée de marche : Argagnon nous permet de prendre un bus pour rejoindre Orthez et sa gare. Nous prenons donc notre temps. Sur la route, nous nous arrêtons dans une charmante petite église.
En 2 heures, nous arrivons à Arthez en Béarn. Je mets mes sandalettes car mes ampoules commencent vraiment à me faire mal. Sur le chemin, nous croisons avec plaisir Margot qui s'est trompée de route. Cette année, c'est la randonneuse avec qui nous aurons le plus échangé au hasard des retrouvailles sur le chemin. En Hollande, elle propose l'équivalent, semble t-il, des bilans de compétence en … marchant. Démarche originale mais qui me plait bien. Nos prenons ensemble un dernier pot au café du village pour la laisser continuer son chemin jusqu'à St Jacques. 
La longue pause pique-nique sur la place du village nous permet de revoir passer de nombreux randonneurs déjà vus sur le chemin : la maman de Chloé, un groupe  avec 6 enfants, le belge et la sicilienne... C'est amusant de revoir tous ces gens, d'échanger un simple bonjour ou.. quelques mots. Nous baragouinons en anglais avec un autrichien venant à pied de Vienne et trainant son sac + une tente dans une carriole. En repartant, nous voyons au loin les Pyrénées : pour l'été prochain ??? 
Nous arrivons à Argagnon vers 15 heures. Notre bus est prévu à 18H32. Nous entrons dans l'église et profitons des carnets de chants à notre disposition pour nous remémorer quelques airs et paroles de chants religieux. Un moment très sympathique. En sortant de l'église, un monsieur nous propose de nous emmener à Orthez.  Il nous explique dans la voiture le système d'irrigation du maïs avant de nous laisser très gentiment à côté de l'office de tourisme. Nous nous renseignons sur les hôtels mais l'hôtesse de l'office nous propose de dormir dans le gîte pour 7 € (nous ne savons pas qu'il y en avait un : nous sommes sur le chemin de Vézelay). Et en sortant de l'office, un couple nous conduit au gite (ni Monique ni moi n'avions enregistré les informations pour nous y rendre !). A 16 heures nous sommes installées toutes surprises et heureuses de cet enchaînement de circonstances. Nous sommes avec une Nantaise et une australienne. Nous avons le temps de visiter Orthez (détour jusqu'à la Moutête obligatoire pour la basketteuse que je suis ! + le pont vieux, les rues piétonnes). 

Nous revenons au gîte pour faire tamponner notre … feuille A4. Nous n'avons en effet toujours pas de créanciale. Elle nous sera nécessaire si nous voulons continuer en Espagne et pour obtenir la compostela si nous allons jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle. La créanciale  est le document délivré par l'église et la credanciale est son pendant laïque. Nous ressortons pour aller dîner au pied de la tour Moncade (ancien château) . C'est notre jour de chance : un repas en plein air est en effet organisé ce soir. Apéro, cuisse de canard et piperade au milieu des orthèziens : c'est pas pire pour notre dernier soir !

Nous avons parcouru 237,5 kms cet été (environ 700 kms en 29 jours sur 3 ans) et il nous reste maintenant moins de 900 kms pour arriver à St Jacques !!!!
Samedi 4 août : Orthez – La Roche sur Yon
Le retour en train se déroule sans problème avec un arrêt comme à l'aller à Bordeaux. Patricia nous attend à la gare mais contrairement à l'an dernier, nous n'aspergeons pas sa voiture de clakopunaises (pas de trace de ces bestioles cette année : tant mieux !!!!!).